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icône forêt, démarche artistique

Créer des empreintes, explorer la trace, révéler une présence.

Ce sont les trois mouvements qui animent ma démarche artistique.

Je peins des arbres, des forêts. J’utilise la technique du monotype avec un objectif : chercher à révéler « la présence » invisible dans cette trace sensible du réel et dans la mémoire de la trace que j’ai créée, dans la fibre même de la matière, celle du papier végétal que j’utilise comme support de création et de recherche.

L’empreinte est ainsi volontairement travaillée puis effacée pour avoir accès à ce qui peut surgir.

Inspirée par la pensée esthétique chinoise fondée sur une conception organiciste de l’univers qui « propose un art qui tend depuis toujours à recréer un espace médiumnique où prime l’action unificatrice du souffle-esprit »(1), je peins l’arbre comme une icône.

L’icône - image en grec  - est historiquement un art crypté à valeur symbolique, elle révèle une présence, ce qui se manifeste entre celui qui la regarde et son sujet, au-delà de l’art figuratif.

En travaillant cette image, je cherche à dépasser la représentation du sujet de l’arbre pour lui rendre sa puissance originelle en cherchant à peindre ce qui l’anime.

Après un premier travail d’empreinte,  je cherche à révéler ensuite par une impression appelée » fantôme » des traces plus secrètes de l’arbre et de la forêt, des traces immémoriales, plus évanescentes, plus fragiles ou peut-être plus puissantes par leur mystère ?

J’invite à un double regard : celui de la trace qui fait mémoire et de la mémoire de la trace.

Depuis toujours la forêt est un lieu de refuge et de dialogue avec l’invisible, un lieu de mémoires enfouies, un lieu de silence qui nous écoute.

Je n’ai pas choisi ce sujet de création, il est venu à moi. La forêt m’habite depuis que je suis enfant. La forêt - ses arbres et son écosystème complexe - est aussi un support de création en tant que sujet/corps/esprit, miroir des questionnements, des mouvements intérieurs et de l’évolution de chaque homme qui veut bien l’observer. La forêt devient alors dans sa verticalité, son rapport intime avec l’homme un sujet d’icône parfait.

Je peins ainsi des « nuances » de forêts en laissant une large place à l’inattendu, propre à la technique du monotype.

C’est dans cette posture que tout se révèle.

L’icône forêt se laisse alors voir à travers des variations d’encre noire, des effacements mécaniques, des impressions et surimpressions, des frottements de matière… et fait parfois apparaître l’invisible dans le visible.

Hélène M. Juillet 2021

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